Tsarukyan tête-bêche Hooker avant le combat UFC à Doha, puis le bat en soumission

Thibault Gauthier
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Tsarukyan tête-bêche Hooker avant le combat UFC à Doha, puis le bat en soumission

Un coup de tête délibéré. Une scène inédite. Et un combat qui a tout changé. Le 21 novembre 2025, au pesage de l’événement UFC Fight Night: Tsarukyan vs. Hooker à Doha, le combattant arménien Arman Tsarukyan, classé n°1 des légers de l’UFC, a littéralement foncé sur son adversaire néo-zélandais, Dan Hooker, et lui a asséné un coup de tête en pleine figure pendant la face-off rituelle. L’incident, filmé et diffusé en direct, a plongé la communauté MMA dans le silence — puis dans l’excitation. Parce que ce n’était pas un accident. Et que Hooker, loin d’être choqué, a souri. "Let’s go, I love it", a-t-il lancé à Michael Bisping, le commentateur de l’UFC, comme s’il attendait ça depuis des semaines.

Un coup de tête préparé, pas un accès de colère

Les images montrent Tsarukyan, 28 ans, qui avance d’un pas décidé, les yeux rivés sur Hooker, puis un mouvement brusque du buste — un coup de tête précis, violent, délibéré. Les officiels ont dû les séparer immédiatement. Mais ce n’était pas une réaction émotionnelle. Dans une interview publiée par Bloody Elbow le lendemain, Tsarukyan a expliqué : "Il essayait de me faire peur. Il a joué la comédie, il a fait des grimaces, il a voulu me déstabiliser. J’ai décidé de lui montrer que je ne joue pas à ce jeu-là."

Le contexte est crucial. Hooker, 34 ans, est un vétéran de 36 combats, connu pour son charisme, ses taquineries avant les combats, et son énergie explosive. Il a déjà provoqué des réactions chez d’autres combattants, mais rarement avec autant d’intensité. Tsarukyan, lui, a un historique de comportements contestés : en avril 2024, lors de UFC 300 à Las Vegas, il avait lancé un coup de poing vers un spectateur lors de sa marche vers l’octogone — une faute qui lui avait valu une amende et une suspension par la Nevada State Athletic Commission. Cette fois, il n’y a pas de commission locale à Doha. L’UFC gère tout, sans supervision indépendante. La sanction, s’il y en a une, dépendra uniquement de sa propre discipline interne.

Le combat : une vengeance physique et technique

Le lendemain, le 22 novembre, dans l’Lusail Sports Arena, la tension n’a pas disparu — elle a explosé. Hooker a commencé fort, des coups de jambe au corps, mais Tsarukyan a répondu avec des frappes de jambe massives, comme s’il voulait briser l’ossature de son adversaire. À la fin du premier round, un tacle puissant a plaqué Hooker contre la clôture, suivi d’un genou en pleine tempe. Le visage de Hooker a immédiatement changé : une bosse s’est formée au-dessus de son sourcil gauche, le sang a commencé à couler.

Et puis, au deuxième round, un autre choc de têtes — cette fois, accidentel cette fois, mais d’une violence inouïe. "Leur tête s’est rencontrée comme deux pierres", a commenté un analyste sur YouTube. Hooker a vacillé. Tsarukyan, lui, a senti l’ouverture. Une prise de bras, un pivot, et une soumission par triangle de bras à 3:34 du deuxième round. La salle a explosé. Tsarukyan, qui n’avait pas combattu depuis 19 mois à cause d’une blessure au dos qui l’avait écarté d’un combat pour le titre contre Islam Makhachev en janvier 2025, revenait plus fort que jamais.

Qui est vraiment Arman Tsarukyan ?

Derrière le combattant, il y a un homme complexe. Né en Arménie, élevé en Russie, formé en Italie, Tsarukyan est un produit du MMA globalisé. Il n’est pas un vilain, mais un guerrier qui refuse d’être manipulé. Son style est brutal, technique, et parfois imprévisible. Il a gagné 22 de ses 23 combats professionnels, avec 16 victoires par soumission. Il a été l’un des plus jeunes à rejoindre l’UFC à 21 ans. Mais sa réputation est entachée : deux incidents de comportement en moins de deux ans. Le public le voit comme un génie trouble — talentueux, mais dangereux.

Hooker, lui, est l’antithèse : un guerrier de rue en tenue de sport, avec un sourire permanent et une résilience légendaire. 24 victoires, 12 défaites, et toujours debout. Il a combattu dans les plus grands événements du monde, de Sydney à Las Vegas. Ce soir-là, il a perdu, mais il a gagné le respect. Il n’a pas crié, il n’a pas accusé. Il a simplement souri, puis a dit à l’arbitre : "Je vais revenir."

Et maintenant ?

L’UFC a jusqu’à 72 heures pour décider d’une sanction. Une amende ? Une suspension ? Rien ? La question est : doit-on punir la provocation, ou la réponse à la provocation ? Dans le MMA, les confrontations verbales font partie du spectacle. Mais un coup de tête au pesage ? C’est une ligne rouge. Et Tsarukyan l’a franchie. Il pourrait être suspendu pour un combat, ou simplement mis en garde. Ce qui est certain, c’est que sa prochaine étape sera un combat pour le titre. Il est désormais le challenger n°1 incontesté.

Quant à Hooker ? Il reste dans le top 10. Il a perdu, mais il a montré qu’il peut encore tenir tête aux meilleurs. Il a même dit dans une interview post-combat : "Je n’ai pas peur de lui. Je le respecte. Et je le reverrai."

Les autres résultats de la soirée

La soirée de Doha n’était pas qu’un duel de deux hommes. Ian Machado Garry a vaincu Belal Muhammad par décision unanime, confirmant son statut de futur champion. Volkan Oezdemir a remporté un combat de poids lourd en deux rounds, rappelant qu’il reste un danger dans la division. L’UFC a prouvé que Doha n’est plus juste une destination — c’est un nouveau centre du MMA mondial.

Frequently Asked Questions

Pourquoi Tsarukyan a-t-il fait ça au pesage ?

Tsarukyan a expliqué qu’il n’aimait pas le fait que Hooker tente de le intimider psychologiquement avant le combat. Selon lui, les grimaces et les gestes exagérés de Hooker étaient une stratégie pour le déstabiliser. Plutôt que de l’ignorer, il a choisi de répondre par la force — une réaction qui, bien qu’inacceptable selon les règles, s’inscrit dans une culture du MMA où la provocation est parfois considérée comme une forme de guerre psychologique.

Hooker a-t-il été blessé par le coup de tête ?

Non, Hooker n’a subi aucune blessure sérieuse lors du coup de tête au pesage. Il a même ri et déclaré à Michael Bisping : "Let’s go, I love it." Cependant, lors du combat lui-même, un choc de têtes accidentel a provoqué une plaie au sourcil gauche, nécessitant des points de suture après le combat. Il a continué à combattre malgré la douleur et le saignement.

Quelle est la sanction possible pour Tsarukyan ?

À Doha, il n’y a pas de commission sportive locale pour sanctionner les comportements. L’UFC doit donc décider seule. Historiquement, pour des actes similaires, l’organisation a imposé des amendes (jusqu’à 10 % du salaire) ou des suspensions de 6 à 12 mois. En 2024, Tsarukyan a déjà été puni par la Nevada State Athletic Commission. Une suspension serait logique, mais l’UFC pourrait aussi choisir de le laisser libre pour ne pas nuire à un combat de titre à venir.

Pourquoi ce genre d’incident est-il rare aujourd’hui ?

Les pesages modernes sont strictement contrôlés : les combattants sont séparés par des barrières, les caméras sont omniprésentes, et les agents de sécurité sont présents. De plus, les fédérations sportives imposent des sanctions sévères. Les incidents comme celui de Tsarukyan sont devenus rares car les combattants savent que les répercussions sont immédiates et publiques. Ce qui rend cet événement d’autant plus surprenant.

Tsarukyan va-t-il affronter Islam Makhachev à nouveau ?

Oui, c’est presque certain. Après son retrait en janvier 2025 pour cause de spasmes dorsaux, Tsarukyan était le challenger désigné. Sa victoire contre Hooker, combinée à son statut de n°1 mondial, le rétablit comme le seul candidat crédible. Une revanche avec Makhachev est attendue pour mars ou avril 2026, probablement à Abu Dhabi ou Las Vegas. Le public attend ce combat avec une tension accrue, à cause de l’histoire personnelle entre les deux hommes.

Doha devient-elle une nouvelle capitale du MMA ?

C’est en passe de le devenir. Avec des événements comme celui-ci, et d’autres annoncés pour 2026, Doha offre des infrastructures modernes, des financements publics et une absence de régulation stricte — un combo idéal pour l’UFC. Le Qatar veut se positionner comme une plaque tournante du sport mondial. Le MMA, avec ses combats intenses et ses drames humains, s’y prête parfaitement. Doha pourrait bientôt accueillir un championnat du monde.